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Grande Interview.

Gilbert Wolfisberg. Rencontre avec Mailah Le Guennec.


Culture Peinture, qu’est-ce que c’est ?

Une série de vidéos théorique et pratique pour s’initier à la peinture.

J’ai créé Culture-Peinture en 2019 pour proposer un enseignement de la peinture, échelonné en étapes successives.

A la fois théorique et pratique, le contenu des vidéos  a pour but d’intégrer progressivement les connaissances élaborées par les grands maîtres et artistes au cours des siècles et d’en comprendre l’évolution. Il s’agit de mettre en lumière et d’expliquer les principes qui régissent ce que l’on appelle le langage de la peinture. Les videos s’adressent à toute personne qui souhaite s’initier, se perfectionner ou découvrir les « secrets de la peinture.


Qu’entendons-nous  par langage de la peinture ?

Le langage c’est l’ensemble de codes et de règles très précises, qui régissent la peinture, et qui sont le fruit des réflexions de grands artistes qui n’ont eu cesse de chercher des moyens pour tendre vers l’harmonie, la cohérence, le beau. Cela, depuis toujours, en tout cas jusqu’à la deuxième moitié du vingtième siècle ! 

Apprendre un langage, c’est amener de la compréhension, mettre des mots sur ce qui peut souvent apparaître confus, flou, impénétrable. On pourrait prendre comme exemple , l’œuvre de Picasso : malgré sa renommée universelle, la peinture de ce grand artiste  peut difficilement être  appréciée dans toute sa richesse, si on ne possède pas les clefs esthétiques pour pénétrer ses tableaux ! Comprendre les jeux internes d’une œuvre au-delà de toute représentation, demande un minimum de connaissances. On en garde une idée vague et subjective alors qu’il y a beaucoup d’objectivité dans la peinture de Picasso. Cette objectivité vient d‘une connaissance des outils à disposition, pour créer un monde cohérent, basé avant tout sur la logique esthétique. 


Que contient ce langage ?

On pourrait dire qu’il existe une architecture interne à l’image (composition) qui demande à être étudiée. Les principes qui sous-tendent cette organisation sont nombreux et divers. Certains sont basés sur la symétrie, d’autres sur le nombre d’or ou sur des principes de répétition mécanique, avec en plus, des systèmes d’organisation du mouvement par des rythmes circulaires, des rythmes ovoïdes ou en spirales (Rubens, Turner, Picasso etc). Il en sera de même pour la compréhension des formes, de l’espace, de la couleur et de tout ce qui se joue, à chaque fois, entre ces différents éléments.


La peinture est-elle un  lieu de pure créativité et de liberté ?

La représentation qu’on se fait de la peinture et de l’acte de peindre est souvent erronée et romantique. On pense  facilement que le peintre est un être doué, sensible qui se laisse guider par ses émotions, alors qu’il en est tout autrement ! Imaginez que je vous place devant un clavier de piano, guidé(e) uniquement par vos émotions et votre ressenti, il est fort peu probable qu’il vous soit possible de créer une symphonie ! On accepte facilement l’idée que pour faire de la musique il faut connaître les gammes, les règles du solfège, et qu’il faut s’approprier l’harmonie musicale et le sens du rythme. Il en va de même dans l’acte de peindre, un apprentissage progressif est nécessaire afin de pouvoir dépasser l’émotion pure. Par la suite, cette connaissance, devenue implicite, facilitera la réalisation d’un travail plus accompli, mieux maîtrisé. A ce moment-là l’émotion devient une alliée précieuse.


Retrouver l’enfant créatif en nous.

« La peinture c’est facile, il suffit de la bonne couleur, dans la bonne quantité, au bon endroit !» a ironisé Paul Klee. Et Degas d’ajouter : « La peinture c’est très facile quand on ne la connaît pas…». L’illusion serait de croire que peindre est effectivement facile ! On est à peu près tous des peintres quand on est enfant mais petit à petit, avec le développement de la pensée cognitive, on perd cette force, cette spontanéité et même le sens de l’harmonie naturelle. En quelque sorte, il faut les retrouver, cela seulement après avoir intégré les étapes de la compréhension des règles qui produisent l’harmonie.

On ne peut ignorer, au nom de la liberté d’expression, l’héritage précieux qui a jalonné toute l’histoire de la peinture, des anciens jusqu’à nos jours. Cet héritage repose sur une science, une logique esthétique. Chaque étape nécessite une initiation et un approfondissement ; par exemple la connaissance du nombre d’or et de ses dérivés. La maîtrise des formes fait aussi l’objet d’une réflexion poussée, car elles sont la matière première du peintre. Derrière chaque sujet représenté, il y a une ou plusieurs formes avec des codes d’harmonisation avec lesquels on peut jouer. L’utilisation de la couleur nécessite de connaître les paramètres significatifs tels que valeur, température, dynamique, luminosité, répartition des quantités, tonalité et atonalité. 


L’évolution de la peinture.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, des peintres comme Rembrandt, Manet et Braque qui  ont apporté une nouvelle manière de peindre et de regarder,  avaient parfaitement intégré une vaste connaissance des règles de la composition, des formes et de la couleur. Ce qu’ils ont voulu dépasser,  c’est un aspect du langage qui finissait par devenir trop bien maîtrisé et enfermant, une voie sans issue en quelque sorte.

Avec son célèbre tableau « Olympia » Manet a contribué à faire exploser le concept du modelé, représentation fidèle du volume, au profit d’un nouveau traitement, aplat modulé, qui a fini par libérer la couleur. Il bousculait ainsi  l’académisme et ses règles. Mais sa maîtrise du traitement de la composition, des formes et de l’espace reste exemplaire. En fait, la peinture comme tout langage ne cesse d’évoluer pour continuer à exister.


Le chant des sirènes. 

Les règles actuelles  du marché de l’art ont certainement brouillé et brouillent encore les pistes. Discerner une œuvre de qualité parmi d’autres, moins élaborées, devient difficile pour beaucoup de personnes, à la recherche d’œuvres artistiques valables et pérennes. Certains tableaux peuvent sembler faciles à réaliser, bâclés, alors qu’ils sont, en général, sous-tendus par une large réflexion préalable  et un travail maîtrisé. Il est utile d’aiguiser son œil pour pouvoir mieux distinguer ce qui est une peinture de qualité, de ce qui n’est parfois qu’un artéfact de peinture! 


Que doit-on apprendre ? 

La peinture a toujours été considérée comme un art majeur et demande une réelle initiation. Il s’agit essentiellement d’apprendre les règles du monde des formes, de la composition et de la couleur qui sont les trois grands axes qui permettent de nourrir la création. A travers des exemples sur vidéo, j’indique comment utiliser progressivement les outils qui ont fait leurs preuves tout au long de l’histoire de la peinture.

Ces principes esthétiques permettent de nourrir une réflexion à la fois intellectuelle et artistique. « L’art est d’abord et avant tout une chose mentale » avait dit Léonard de Vinci. La peinture est le fruit d’un acte pensé, réfléchi, animé par une aspiration profonde pour qu’il puisse toucher l’être, l’âme et peut-être l’universel.


La peinture a encore des choses à dire.

Avec les virages politiques des années septante et le changement de paradigme,  principalement venu des Etats-Unis,  le monde  artistique s’est enrichi d’autres modes d’expression. Certains ont déclaré que la peinture avait épuisé son potentiel. L’intérêt puis la connaissance du langage de la peinture se sont  progressivement estompés jusqu’au sein de certaines écoles d’arts officielles, au point où il peut y avoir un oubli des règles fondamentales. Sans amoindrir la force expressive ni l’originalité des nouvelles tendances artistiques, il faut en voir les limites. L’ébullition artistique actuelle ne doit pas occulter les grandes règles établies par les « anciens » : celles  qui s’appuient sur une sorte de sagesse, de transcendance, en alignement avec la Nature, qui recèle en elle-même les règles de l’harmonie sous différents aspects.

Notre monde contemporain a encore basculé vers de nouvelles expressions artistiques. La période que nous vivons offre, une fantastique opportunité pour la peinture. Le désir inassouvi des hommes de rompre avec ce qui est passé, connu, pour explorer l’inaccessible sera toujours présent. La recherche d’harmonie et de beauté reste une motivation de base, essentielle, car elle fait partie de l’âme profonde humaine qui cherche un équilibre. La recherche de la cohérence avec soi-même et avec l’environnement, nourrit en nous l’aspiration profonde à l’au-delà de soi. Je suis convaincu qu’il faut renouer avec cette harmonie « naturelle » et qu’il est possible de l’exprimer sous les formes variées, contemporaines de la peinture. 


Peut-on faire de l’art figuratif, non figuratif ? De l’art abstrait ?

Il n’y a pas, à proprement parlé, de clivage entre peinture figurative et peinture non figurative; il ne faut pas les opposer. Le non-figuratif peut sembler incompréhensible voire abscons si on n’en possède pas les clefs. Cependant, dès qu’on arrive à déchiffrer le langage interne des œuvres, elles se révèlent dans toute leur richesse et leur profondeur. Elles ouvrent ainsi des perspectives infinies pour la création.

L’art abstrait est une libération dans la représentation: la peinture n’est plus assujettie au réel. Son langage se suffit à lui-même. L’art a toujours été une réinterprétation du réel, l’art de l’illusion mais il est aussi un vecteur de sens.  En générant du beau, de la cohérence, de l’esthétique, il se régénère par lui-même. La peinture abstraite ne fait pas autre chose.


Un héritage à transmettre. 

Mon intention est de transmettre ce que j’ai moi-même appris dans l’atelier parisien de Lucio Loubet, que j’ai fréquenté assidument de 1992 à 1994. J’y ai connu  une expérience quasi initiatique et très révélatrice. Je me rendais souvent  au Louvre ou au Centre Pompidou et je pouvais petit à petit faire le lien entre ce que j’apprenais dans l’atelier et la lecture des tableaux.

Cela m’a permis d’entrer dans les arcanes-mêmes des œuvres,  de vivre des plaisirs esthétiques dont je n’avais eu aucune idée auparavant. Ce sentiment a créé une sorte de filiation avec les inspirations qui avaient probablement animé les grands artistes. Je me sentais appartenir à leur héritage. C’est cette joie de la découverte et de la réalisation concrète que  j’aimerais transmettre.


En résumé.

La connaissance de l’histoire de la peinture nous éclaire beaucoup sur les différents mouvements artistiques qui ont évolué au cours des siècles et sur la manière dont ils se sont influencées les uns les autres. Mais cette approche ne doit pas trop peser ; elle est là, certes,  pour élargir notre  point de vue et nous inspirer. Mais le fait de peindre nécessite d’apprendre les règles de base et d’observer ensuite comment les artistes ont joué et introduit  des contradictions dans les  règles établies. Il y a une manière subtile de faire évoluer le langage pictural ! Tout peut devenir plus lumineux si on en connaît les codes. Comment peut-on voir, par exemple, qu’il existe une cohérence entre les travaux de Paul Cézanne et ceux de  Pierre Soulages (XXIème siècle) sans connaître les clefs de lecture ?

Je vous invite donc à un voyage, pour aller là où on n’irait pas nécessairement chercher spontanément. Le but ultime sera de retrouver à travers l’expression picturale et sa maîtrise, le pouvoir créateur de l’âme tendue vers le beau, l’ émerveillement, la joie.

 
 
 

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